En fait, ma perception des choses change, mes sentiments aussi. Je deviens fragile, je retrouve des émotions que je n'avais pas ressentis depuis mon enfance. J'entends ces musiques à longueur de journée, qu'elles soient tristes ou pas. Je les écoutais quand j'étais petite avec maman pour la plupart d'entres elles, et maintenant, elles me laissent un gout amère dans la bouche. Mais, il n'y a pas que les sons, il y a aussi les odeurs. Il y a une semaine, je l'ai prise dans mes bras et j'ai pris, par la même occasion, une "grande claque". Son parfum... C'était comme celui qu'elle mettait avant. Quand elle partait en soirée, que ma soeur et moi nous nous endormions sur son lit. Elle nous carressait le front, posait son manteaux noir de fausse fourrure sur nous. L'odeur qu'il dégageait aurait pu clore mes paupières à jamais, parce que c'est à ce moment là que je me sentais le mieux. Je prenais la main d'Héléna et je carressais doucement ses petits doigts, cette peau toute douce de petit enfant. Il y avait aussi un autre instant qui me faisait partir, c'était souvent le lendemain, le dimanche. Nous allions chez mes grands parents qui ont de très grandes balançoires. Et nous pensions pouvoir faire le tour du portique si nous allions très haut et très vite. Parfois, nos pieds touchaient les feuilles des arbres encerclant ce terrain de jeux. Là, on avait l'impression qu'on pourrait bientot toucher les nuages, je ne comprenais pas que c'était le cas. C'était le temps paradis.
A cet age là on ne se rend pas compte, on a des peurs, comme les adultes, mais ce n'est pas pareil. On ne s'imagine pas que la situation va prendre ce tournant, enfin, ce n'est pas elle qui change, mais nous. On grandit, et on voudrait même que ça aille plus vite, pour être comme eux, les "grands". Finalement, quand on prend conscience des choses qui nous entoure, il est trop tard. On ne peut plus faire marche arrière. Nous sommes piégés dans un monde qui ne nous convient pas.
Et le pire, c'est que de vrais enfants, il y en a de moins en moins. Ils sont très peu nombreux à ce jour à vivre encore comme des gosses devraient le faire. Comme nous nous amusions. Ils suivent trop vite le courant. Je crois que je me souviendrai toute ma vie d'un souvenir de vacance, cet été, qui m'avait vaiment choqué. Ces mômes d'environ 6 ans qui avaient hurler à la piscine en me voyant : " Oh la p*te ! Comment elle est bonne ! ". Là, j'ai compris beaucoup de choses, et même peut être trop. Ce sera de pire en pire...
Adieu inconscience et ignorance.
Adieu les vêtements de toutes les couleurs.
Adieu les bonjours à tous les passants.
Adieu doudou.
Adieu fleurs et papillons.
Adieu sécurité.
Je n'ai jamais vraiment dis adieu à l'inconscience et l'ignorance, et comme tu peux le voir,,ni aux habits de toutes les couleurs ( même si je m'habille de plus en plus sombrement ), et je dis encore bonjour à tous les personnes agées dans notre village, même si je ne les connais pas,Ainsi je garde cette peluche, mon "doudou", toujours contre moi...
Parfois je m'égare, je pars dans mes pronfondes pensées, Je plonge dans un rêve eveillé et j'y trouve le Vrai bonheur... Mais je sais que je devrais retrouvé mon chemin tôt ou tard, pour retourné dans le monde réel... Et plus je m'enfonce dans les bois obscures, plus je m'y plait, et plus il est difficil de quitter ces papillons et ces fleurs,cette sécurité omni-présente mais j'y suis contrainte...
Tu vois, malgrés que moi aussi j'ai grandit, j'arrive encore à retrouver l'enfance, et tous les sentiments qui l'accompagnent... Parce que je n'ai pas la notion du temps, je n'ai pas l'impression d'avoir vraiment changée... Je ne sais pas si tu le sais, mais ma plus grande peur est de Grandir.